Manque de vision à Saguenay

Crédit photo: Le Réveil

Les bottines doivent suivre les babines

De belles promesses électorales, mais des résultats plutôt mitigés jusqu’à présent. Si Saguenay veut se sortir la tête hors de l’eau et redevenir une ville fière, les élus doivent déployer une vision à moyen et à long terme. Mais pour ce faire, il faut que les bottines suivent les babines.

Le chef de l’Équipe du Renouveau Démocratique (ERD), M. Marc Bouchard a pratiquement avalé son café de travers lundi matin en lisant que la mairesse Julie Dufour dénonçait le manque de vision depuis la fusion de 2001.

« À ce que je sache, Mme Dufour a été conseillère municipale durant huit ans avant de devenir mairesse. Elle était au cœur des décisions pour le développement de la Ville. Le problème, c’est qu’elle a passé le plus clair de son temps à voter contre les projets de développement. Y avait-il un manque de vision ? Poser la question, c’est y répondre », lance Marc Bouchard.

Ce dernier a fait valoir depuis une année que son objectif est de faire de la vigie constructive à titre de conseiller désigné de l’Équipe du renouveau démocratique (ERD) et il n’hésite pas un instant à réaffirmer ses intentions. «  Je ne veux pas critiquer pour critiquer, mais il y a une limite dans ce que l’on peut dire et prétendre. Mme Dufour a encore trois années pour démontrer qu’elle veut faire avancer la Ville et elle doit nous montrer rapidement sa vision », note le chef de l’ERD.

Crédit photo: ICI Saguenay-Lac-St-Jean

Pas la note de passage

Une année est déjà passée depuis l’élection de la nouvelle administration municipale de Saguenay et l’arrivée au pouvoir de la mairesse Julie Dufour. Marc Bouchard ne lui accorde pas la note de passage.

« Ce que je retiens des 12 derniers mois ? Un gel de taxes en 2022 qui aura été néfaste pour la population. Les payeurs de taxes ont pu économiser un peu durant un an, mais au final, la note à payer sera très salée pour 2023 et rien ne nous garantit que ça va s’arrêter là. Une première promesse phare de la campagne électorale de Julie Dufour qui est apparue dès le début irréaliste et qui l’est encore plus aujourd’hui », lance M. Bouchard.

« Sur le plan de la démocratie, ce n’est guère mieux. Je peux même affirmer que nous avons un net recul en ramenant les conseils municipaux sur l’heure du midi au lieu de la soirée. Ce n’est pas ce que l’on peut appeler une façon de faire pour faciliter la tâche aux citoyens. Surtout que ceux-ci s’étaient prononcés à 98 % en faveur de la tenue des assemblées publiques en soirée. Une majorité d’élus n’a même pas tenu compte de la consultation publique et la mairesse Dufour n’a rien fait pour démontrer son leadership dans ce dossier. »

De plus, Marc Bouchard s’interroge sur les actions à venir pour relancer l’économie et aimerait savoir où en sont rendus certains dossiers de la municipalité.

 « On en est où avec le projet de développement de la Zone ferroviaire ? Mme Dufour parle encore d’établir 1000 logements sur cet espace alors que les citoyens, les partenaires et des élus s’y opposent farouchement. Elle a confié le dossier à un comité qui tarde à présenter le fruit de sa réflexion aux élus et à la population. Une autre promesse apparaît irréaliste elle aussi et c’est celle d’attirer 10 000 nouveaux citoyens en 10 ans, alors qu’une année est déjà passée. Quel est son plan et à quel moment sera-t-il présenté à la population? », questionne M. Bouchard.

Le conseiller désigné veut bien accorder à la nouvelle mairesse qu’elle avait besoin de temps pour s’approprier son nouveau rôle, mais on doit avouer que les résultats sont peu nombreux alors que les citoyens attendent toujours des mesures concrètes.

« À mon arrivée en poste, j’ai mentionné vouloir faire de la vigie constructive, que je ne voulais rien savoir de la vieille politique qui consiste à critiquer pour critiquer le pouvoir. Mais cela ne m’empêchera pas de me questionner si la mairesse, au cours des trois prochaines années, pourra proposer des projets réalistes plutôt que ses promesses électoralistes farfelues », a conclu Marc Bouchard.